Histoire et patrimoine

Les ouvrages de référence:

 
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Bibliographie :
  • Monographie d'Aureville, Amiel Jean, 1885, archives départementales
  • Aureville Témoignages du XX° siècle, L. Treil, A. Saleil, M. Marpinard, P. Gouaux. Foyer rural d'Aureville,  2002,
  • Les petits devant et les grands derrière, recueil de photos scolaires, 2002
  • Culte et Patrimoine à Aureville, A. Saleil, foyer rural, 2006,
  • Aureville, Paroles d'anciens d'ici et d'ailleurs, P.Gouaux, M.Marpinard, A.Saleil, foyer rural, 2009.

Les ouvrages du foyer rural sont en vente à la bibliothèque et apportent un éclairage scientifique mais facile d'accès sur l'histoire de notre village.

En attendant de les découvrir voici quelques lignes sur l'histoire de votre village :

Etymologie

Les noms anciens d'Aureville sont : Ayronvilla ou Ayronville.
Deux étymologies sont possibles :

aures ou aero : bise ou vent et villa : ferme, domaine agricole. Ce serait un domaine agricole exposé au vent.

villa auréa  : terroir en or dans le sens de fertile, riche par référence aux terres du château. Donc un domaine agricole particulièrement fertile.


Histoire

A l'origine, une seigneurie

Le village d'Aureville semble s'être  construit autour du château, les premières traces du seigneur d'Aureville date du milieu du XV ° siècle. Le château appartient alors à la famille Ysalguier, baron de Clermont, dont la fortune s'est accrue grâce au commerce du pastel.

Au XVI ° siècle, l'héritière épouse Jacques de Rochechouart et lui apporte en dot ses biens et ses droits : le château et les terres d'Aureville ainsi que des seigneuries. La suzeraineté des comtes de Rochechouart s'étend sur Clermont, Goyrans et Labarthe.

Le seigneur d'Aureville bat monnaie et exerce un droit de justice haute, moyenne et basse. Le gibet est d'ailleurs en permanence sur une parcelle de la propriété.  Aureville demeure jusqu'à la Révolution le siège d'une cour de justice.

Les Rochechouart sont inhumés dans l'église côté évangile aux XVI ° et XVII° siècles, François Charles de Rochechouart (1703-1784 ) le plus célèbre des seigneurs d'Aureville s'illustre comme officier des armées royales. Décédé au château de Courteilles à l'ouest de Paris, il désire que son cœur soit inhumé avec ses ancêtres à Aureville (voir photographie) et emmuré dans l'église.

A la Révolution, le château et les biens qui s'y rattachent sont vendus comme biens nationaux.
Le curé d'Aureville est réfractaire, il refuse de prêter serment à la constitution civile du clergé et doit s'exiler. Il ne reviendra dans sa paroisse qu'en 1803, après le concordat de Napoléon I°.

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Le XIX ° siècle
Au XIX ° siècle, Aureville reste bien sur une commune rurale qui exporte, selon Jean Amiel, instituteur qui rédigea en 1885 une monographie, pour 80 000 francs de denrées : céréales, graines légumineuse, paille, bois de chauffage, volailles et animaux de boucherie.
Les Aurevillois parlent le patois de Toulouse et sont tous catholiques. J. Amiel insiste sur l'importance des affaires traitées devant l'église le dimanche pour justifier la présence des paroissiens. Cependant la statue de Notre Dame de Lourdes, inaugurée en 1876  lors d'une année jubilatoire, montre au contraire que la ferveur catholique est importante dans un contexte historique de défaite et de chaos (défaite de 1870 contre la Prusse), il est vrai.
Un instituteur libre vient s'établir à Aureville vers 1821 mais les méthodes employées et la pauvreté des moyens ne permettent pas aux élèves de progresser. En 1833 les conseils municipaux d'Aureville et de Clermont décident d'une école commune dans un local loué, le traitement de l'instituteur est payé par moitié par chaque commune, les familles financent également en fonction du degré d'instruction souhaité. Mais cet accord ne fonctionne pas et Clermont établit seule une école. Les enfants d'Aureville doivent donc se déplacer.
Ce n'est qu'après 1876 qu'Aureville se donne les moyens de scolariser ses enfants. L'édifice actuel est construit en 1878 et en 1879.  La fréquentation est jugée satisfaisante (38 inscrits en 1886) compte tenu de l'éloignement des maisons et du mauvais état des chemins. Les filles et les garçons de la population " flottante " (métayers, journaliers) sont en retard scolaire.

Le XX ° siècle
Au début du XX ° siècle, Aureville compte 196 habitants regroupés en 54 ménages, Aureville vit de l'agriculture autour des deux figures emblématiques que sont à cette époque le curé et l'instituteur.
Aureville traverse tous les drames du XX° siècle.
La Grande guerre la meurtrit, seuls deux jeunes hommes reviendront de cette boucherie, et les noms des 14 Aurevillois morts pour la France sont inscrits sur le monument aux morts érigé grâce à une souscription publique et inauguré en 1927. La population a diminué, elle compte dans l'Après-guerre 8 veuves et de nombreux orphelins.
L'exode rural contribue à cette diminution qui sera compensée par l'arrivée d'une main d'œuvre agricole d'origine italienne. Cette population représente à la veille de la 2° guerre mondiale  près de 25 % de la population totale. L'activité agricole domine toujours.

Nous n'avons pas de source écrite sur la vie d'Aureville pendant la seconde guerre mondiale, la population a certainement souffert (rationnement) entre l'armistice signé par Pétain (17 juin 1940) et la libération du canton de Castanet (août 1944) mais aucun procès verbal ne vient attester de la réunion de l'assemblée municipale. Le nom d'une seule victime aurevilloise est gravé sur le monument aux morts du village.
A Aureville comme partout en France les femmes votent pour la première fois lors des élections municipales de 1945.
La guerre d'Algérie de 1954 à 1962 est au centre des discussions, elle prive encore  Aureville d'un de ses enfants.

Aujourd'hui, les Aurevillois sont plus de 700 habitants, parmi eux quelques familles issues des hommes et des femmes qui ont fait l'histoire du village au XX ° siècle et beaucoup de néo-résidents. Aureville fait partie de la grande agglomération toulousaine dynamique et créatrice d'emplois tertiaires. L'agriculture se maintient mais le % des agriculteurs dans la population totale est de moins en moins important (3,3 % en 1990). 
Aureville reste une communauté humaine dynamique.

Patrimoine

Issu de cette riche histoire, le patrimoine d'Aureville est important :
Cliquez pour agrandir l'imageLe Château :
Le château a appartenu à la famille des Ysalguier dont la fortune s'est accrue grâce au commerce du pastel.
En 1564 Marie d'Ysalguier épouse Jacques de Rochechouart et apporte en dot le château et les terres d'Aureville.
En 1779, il est vendu à la famille Buisson de Bouteville et à la Révolution il devient bien national jusqu'en 1818, date à laquelle il fut acheté par la famille Loup.
En 1848, la famille Bascou en acheta une partie et acquit la totalité en 1859, puis en 1864, revendit le domaine et la maison de Lacour à monsieur Ducasse. Ces descendants (familles Lafforgue, Lamothe) en sont toujours les propriétaires. 


Cliquez pour agrandir l'imageL'église :
L'église d'Aureville date de la 2° partie du XIV° siècle, elle était à l'origine la chapelle du château des Comtes de Rochechouart ainsi que leur tombeau du XV° au XVIII° siècle. Elle est dédiée à Saint-Pierre-aux-liens.  Le XIX° siècle est marqué par des dégradations liées à l'age de l'édifice et des réparations importantes qu'il est bien difficile de financer.
En 1905 avec la séparation de l'Église et de l'État, l'église devient un bâtiment communal. Les cloches font l'objet de l'investissement de la commune : réparation, achat de nouvelles cloches, électrification … Dans les années 1980 l'intérieur est restauré mais le soir du Noël 1984, une corniche s'est effondrée faisant une victime et cinq blessés.
L'église est ré ouverte après de nouveaux travaux en 1988.


L'école
En 1828 l'école est dans un taudis humide, éclairé par une lucarne. En 1833, suite à la loi Guizot, la commune «entretiendra» une école avec Clermont-le-Fort située dans une maison louée à 1 km du village. Les parents doivent payer 1 franc pour les enfants qui apprennent à lire, 1.50 francs pour apprendre à lire et écrire et 2 francs pour lire, écrire et compter.
En 1867, la commune de Clermont acquiert une maison (école et mairie) et les enfants d'Aureville doivent se rendre à Clermont, mais aucun élève ne fréquente cette école compte tenu de l'éloignement.
En 1877 s'ouvre à Aureville une école publique mixte dans une chambre humide et obscure donnant sur la place du village.
En 1878, le Conseil Municipal décide la construction de l'école actuelle où sera également installée la Mairie.
Elle a conservé jusqu'en 1969 son aspect initial. 
A cette date une pièce est ajoutée. Un préfabriqué est également installé afin d'accueillir une deuxième classe dans les années 1971.
L'agrandissement du logement de fonction en 1980 changera définitivement l'aspect extérieur.
Un préau est ajouté derrière l'école en 1990.
Le 21e siècle condamne le préfabriqué et scelle les fondations d'un nouveau bâtiment scolaire inauguré en janvier 2000.
Le rez-de-chaussée de l'ancienne école est désormais aménagé en cantine scolaire et en salle de cours. 
La désaffectation du logement de fonction permet de céder le premier étage aux associations.


Cliquez pour agrandir l'imageLa cour avec son pigeonnier :
Ferme typique du lauragais construite au 19ème siècle









Cliquez pour agrandir l'imageLes Fontaines
A la fin du XIX ° siècle, il existait une mare sur la place du village qui servait à de multiples usages. Une épidémie de fièvre typhoïde décima plusieurs familles (11 morts), cette mare fut comblée. Il fut décidé de construire les deux belles fontaines qui sont sur la place.